La Banque africaine de développement qui a fortement contribué à la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), à travers des appuis multiformes aux pays membres régionaux, et qui s’implique pour sa mise en œuvre opérationnelle, souligne dans sa Revue annuelle 2019 de l’efficacité du développement (RAED) le rôle important des grandes villes du continent dans le renforcement des investissements intra-africains.
La ZLECAf est entrée en vigueur le 1er janvier 2021, après ratification à la date du 20 janvier 2021 par 36 pays africains.
Casablanca au Maroc, Johannesburg en Afrique du Sud, Lagos au Nigeria, Le Caire en Égypte et Nairobi, au Kenya, sont les villes africaines les plus attractives en termes d’investissements intra-africains, selon la RAED publiée en décembre 2020.
Ces cinq grandes villes se distinguent par le dynamisme de leur marché de consommation et de leur marché de travail, précise l’étude de la Banque, qui souligne qu’elles sont à la fois source et destination d’investissements intra-africains.
Les grandes villes africaines sont, en général, des pôles d’attraction économique et de production de richesse. C’est le cas de la capitale économique du Nigeria, Lagos, qui, avec ses quelque 17 millions d’habitants et sa zone de libre-échange de Victoria Island, est devenue un véritable carrefour d’échanges entre l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique centrale et l’Afrique australe. À elle seule, la capitale économique du Nigeria disposait, en 2017, d’un produit intérieur brut (PIB) estimé entre 90 et 100 milliards de dollars.
D’autres grandes villes africaines telles que Le Caire, Nairobi, Johannesburg, Mombassa, Kinshasa, Abidjan ou Dakar, contribuent fortement aux échanges économiques intra-africains en favorisant la libre circulation des biens et des personnes dans leur espace sous-régional.
En effet, les ressortissants de plusieurs pays d’Afrique australe se sont installés à Johannesburg, capitale économique de l’Afrique du Sud, d’où ils transfèrent, vers leur pays d’origine, des capitaux injectés dans les économies nationales.
Pour les pays africains de l’hinterland, les grandes villes côtières du continent représentent la porte de transit des biens de consommation, des matières premières et des produits manufacturiers. Avec environ 100 millions d’habitants, l’Éthiopie assure près des deux tiers de ses importations à partir de la ville portuaire de Djibouti.
Le Mali, autre pays continental, dépend pour une grande partie de ses importations et exportations des ports de Dakar, Abidjan et Conakry.
Selon la revue de la Banque, l’entrée en vigueur de la ZLECAf devrait permettre d’accélérer les échanges à l’intérieur du continent, notamment à travers la suppression de 90% des taxes douanières sur les quinze prochaines années.
Les échanges intra-africains sont estimés actuellement à près de 16%, alors qu’ils représentent plus de 60% sur les continents asiatique et européen.
Un marché de 1,5 milliard de consommateurs
Avec plus d’un milliard de consommateurs et un PIB combiné d’environ 3 000 milliards de dollars américains pour le continent, la nouvelle zone de libre-échange continentale crée le deuxième plus vaste marché mondial derrière le Partenariat régional économique global en Asie et dans le Pacifique.
Soutien actif de la ZLECAf, la Banque africaine de développement appelle les États africains à lui donner toutes les chances de succès à travers des échanges frontaliers, par le renforcement des corridors transfrontaliers.
La Banque africaine de développement a apporté un don de cinq millions de dollars américains à l’Union africaine pour mettre en place le Secrétariat permanent de la ZLECAf, dont les bureaux se trouvent dans le quartier des affaires d’Accra, la capitale ghanéenne. Le Sud‑Africain Wamkele Mene a été élu premier Secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine le 10 février 2019 lors du 33e Sommet de l’Union africaine.
Outre un appui direct à la mise en place de la ZLECAf, la Banque contribue à l’intégration africaine dans chacune de ses cinq grandes priorités dites « High 5 » : nourrir l’Afrique, éclairer l’Afrique et l’alimenter en électricité, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer la vie des populations africaines.
Signe de l’importance de l’intégration africaine pour la Banque, cette thématique a été choisie comme thème central de la RAED 2020, qui détaille chaque année les objectifs de la Banque, son portefeuille et ses performances.
Source: African Development Bank